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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 18:58

 

Mon très cher ange,

je t’écris du ciel, où les boucles blanches

moutonnent de sommeil.

 

J’ai trempé à tordre, dans cet encrier asséché,

mon imaginaire, de toi, imbibé.

Ici, tous paradis se figent en enfers trop longs.

Et quelque part, dans cette cellule d’éternité,

j’ai perdu les voyelles

de mon père, pour appeler son pardon.

 

Mais les cataclysmes mériteraient plus de génuflexions,

que l’objet voué à mes supplications,

car quel miracle s’inventer, quelle solution ?

Me transformer en un oisillon, au toupet avéré,

pour chanter mes romances, et à ta fenêtre frapper,

en rouge-gorge, de ma position ?

 

Où es-tu ? Que fais-tu ? Combien de galaxies nous séparent ?

Si tu savais comme j’envie le coton qui te caresse

et qui ne connait pas le privilège qu’il s’accapare…

Mais, contre mon voilier de muses et déesses,

nos destinées ne peuvent se tisser.

Tu es contemporain, je suis médiévale .

Pour l’amour courtois, même si je ne suis mâle,

je vole et enfile, en chevalière, des lignes altières, entre mille baisers…

 

Ainsi, d’un pauvre moineau, s’achève la ritournelle

dont les plis de tendresse, sans hermès et sans aile,

ne seront, par cet ange, décachetés.

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